Aujourd'hui, le Conseil des Etats débat de la réforme de la LPP. L'objectif est de tenir la promesse faite lors de la votation sur l'AVS : Les personnes qui travaillent à temps partiel ou ont plusieurs emplois en même temps – ce qui est souvent le cas des femmes – doivent être mieux servies par la prévoyance professionnelle. En outre, le subventionnement croisé des jeunes vers la vieillesse dans le 2e pilier, qui n'est pas prévu et est contraire au système, doit être réduit. Pour ces raisons importantes, il est essentiel qu'une réforme soit entreprise.
Les Jeunes du Centre Suisse sont convaincus de l'urgence de cette réforme. « Le système doit être adapté au monde du travail actuel et le subventionnement croisé des jeunes vers les personnes âgées, contraire au système, doit être réduit. La révision permettrait notamment d'améliorer la situation des personnes travaillant à temps partiel, ce qui est aujourd'hui le cas de deux tiers des femmes, et des personnes ayant les revenus les plus bas », déclare Tina Deplazes, vice-présidente des Jeunes du Centre Suisse.
La réduction du taux de conversion de 6,8 % à 6,0 %, prévue et attendue depuis longtemps en raison de l'augmentation de l'espérance de vie, est nécessaire pour assurer le financement des rentes et réduire l'actuelle redistribution indésirable et insoutenable entre les générations. D'autres ajustements, comme l'abaissement du seuil d'entrée ainsi que de la déduction de coordination, devraient améliorer la situation des personnes travaillant à temps partiel ou ayant plusieurs emplois. Les travailleurs âgés devraient ainsi redevenir plus attractifs pour les employeurs grâce à l'ajustement de leurs crédits de vieillesse, et rester par conséquent plus longtemps sur le marché du travail. En ce qui concerne les mesures de compensation pour la génération transitoire, les Jeunes du Centre estiment qu'il est essentiel qu'elles soient conçues de manière adéquate : « Nous avons maintenant besoin d'une réforme du système de retraite professionnelle adaptée à la société et à la génération. Un échec serait un signe d'impuissance et serait fatal pour nous, les jeunes », déclare Marc Rüdisüli, président des Jeunes du Centre Suisse.
Les assurés touchés par l'abaissement du taux de conversion doivent être indemnisés de manière adéquate, sans que cela ne pèse excessivement sur les générations actives. Pour les Jeunes du Centre, il est important que les classes d'âge concernées par la baisse du taux de conversion soient compensées de manière équitable. La Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil des Etats (CSSS-E) a soumis à son conseil un paquet de réformes qui s'inspire du modèle du Conseil national, mais qui aménage l'indemnisation de la génération de transition de manière plus sociale. Ainsi, le cercle des bénéficiaires a été élargi et renforcé, et les personnes à bas revenus et à temps partiel davantage privilégiées. Les Jeunes du Centre Suisse soutiennent le fait que les 15 premières années doivent être compensées par des mesures de compensation équitables. Mais une politique de l’arrosoir faite par des versements de suppléments à des personnes qui ne sont pas concernées par la baisse est une erreur. Cet argent manquera pour les rentes des générations futures.
Contrairement à la CSSS-E, les Jeunes du Centre se prononcent pour un début de l'épargne à 20 ans, comme le propose également le Conseil national. Il serait ainsi possible à l'avenir de commencer à cotiser cinq ans plus tôt à la caisse de pension. Les Jeunes du Centre ne soutiennent pas la proposition d'abaisser la déduction de coordination à 15% du salaire AVS. Cette réduction massive entraînerait des coûts supplémentaires disproportionnés dans le domaine des bas salaires et pour les travailleurs à temps partiel ainsi que pour les PME. Dans le but de trouver une solution équilibrée et susceptible de réunir une majorité, nous demandons ici au Conseil des Etats de s'en tenir à la solution du Conseil national.
Une révision est attendue depuis longtemps, elle est urgente et pourrait apporter de nombreuses améliorations – surtout pour les femmes et les jeunes. Nous attendons du Conseil des Etats qu'il se prononce en faveur d'une solution sociale, adaptée aux générations et enfin capable de réunir une majorité.
Renseignements
Marc Rüdisüli, Président Jeunes du Centre Suisse, tél. +41 76 564 27 26, marc.ruedisueli@diejungemitte.ch
Tina Deplazes, Vice-présidente Jeunes du Centre Suisse, tél. +41 78 935 21 07, tina.deplazes@diejungemitte.ch