UNE ATTITUDE RESPONSABLE DE CHACUNE ET CHACUN

La taxe sur le CO2 représente une mesure incitative sur les combustibles fossiles qui vise à internaliser les coûts externes et à encourager une utilisation économique et accrue des sources d'énergie respectueuses du climat. Cette taxe s'applique en particulier aux technologies néfastes pour le climat, en rendant les alternatives durables plus attrayantes et en stimulant les innovations. Ainsi, les Jeunes du Centre Suisse demandent :

• Une extension de la taxe sur le CO2 à tous les secteurs et à tous les gaz à effet de serre, conformément au principe du « pollueur-payeur » ;
• L'imposition d'une taxe sur toutes les émissions de gaz à effet de serre produites en Suisse, calculée en fonction de l'impact des gaz à effet de serre, indépendamment de leur source ;
• L'introduction d'un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, en concertation avec les initiatives en cours dans l'Union européenne ;
• Une évaluation des mesures de protection du climat supplémentaires qui pourraient être soutenues à l'avenir par la taxe sur le CO2, en plus du programme Bâtiments ;
• La garantie de fonds suffisants pour les mesures de protection du climat, provenant de la taxe sur le CO2 ou d'autres taxes incitatives qui ne pénalisent pas certaines régions ;
• Des mesures et des attentes flexibles en fonction du secteur et de la région. En effet, la transition énergétique et les objectifs qui y sont liés seront plus ou moins difficiles à atteindre selon le secteur et la situation géographique. Pour cette raison, aucune région ou secteur ne doit être laissé pour compte. La transition énergétique doit être accessible par tous, avec un soutien approprié, et non être imposée par des règles trop strictes qui ne pourront probablement pas être respectées sans soutien.
• La mise en place d'incitations financières pour favoriser le développement et l'utilisation des carburants durables pour l'aviation (FAS – Fuel Alternatives for Aviation) à un prix compétitif, ainsi que la simplification des formalités douanières pour l'importation de ces carburants.

Afin d'atteindre l'objectif zéro émission nette, il est crucial de remplacer les énergies fossiles par des sources d'énergie renouvelables dans tous les domaines, qu'il s'agisse des transports, des bâtiments, de l'industrie ou de nos habitudes de consommation personnelles. Par conséquent, les énergies fossiles doivent être progressivement remplacées par des alternatives durables. Ainsi, les Jeunes du Centre Suisse demandent :

• Une adaptation du droit de recours des associations qui, actuellement, entrave et retarde le développement des énergies renouvelables. Les procédures d'autorisation des projets énergétiques doivent ainsi être améliorées et accélérées afin de permettre une transition énergétique dans les meilleures conditions possibles ;
• La réalisation dans les meilleurs délais des 15 projets de centrales hydroélectriques à accumulation identifiés par la table ronde consacrée à l’énergie hydraulique ;
• Une mise en place rapide et efficace de l'offensive photovoltaïque ;
• Une développement approprié de l'énergie éolienne ;
• Une évaluation du potentiel de la géothermie en Suisse ;
• Des procédures d'autorisation plus rapides, plus efficaces et plus simples pour les investissements dans les énergies renouvelables ;
• Des incitations au recyclage des matériaux utilisés pour la production d'énergies renouvelables ;
• Des incitations plus fortes pour augmenter l'efficacité énergétique et économiser l'énergie ;
• Une accélération de l'expansion du réseau électrique ainsi que son développement et une meilleure interconnexion ;
• Le développement de capacités de stockage supplémentaires et la poursuite du développement des options de stockage ;
• Un accord sur l'électricité avec l'UE ;
• La promotion de la recherche et de l'utilisation d'hydrogène et de carburants synthétiques « verts » ;
• Une participation accrue de la population locale dans la planification des projets énergétiques pour assurer une meilleure acceptation.

Remplacer les systèmes de chauffage fossiles par des alternatives renouvelables représente un grand potentiel pour lutter contre le changement climatique. Les rénovations énergétiques peuvent également réduire de plus de la moitié les besoins en chauffage et les émissions de CO2 associées. Cependant, le taux de rénovation en Suisse demeure trop faible, stagnant à environ 1% par an, malgré un nombre élevé de bâtiments nécessitant une rénovation urgente (environ 1,5 million de maisons). Malheureusement, de nombreux toits, y compris ceux des nouveaux bâtiments, ne sont pas encore équipés de panneaux solaires, ce qui représente une occasion manquée. Ainsi, les Jeunes du Centre Suisse demandent :

• L'installation exclusive de systèmes de chauffage qui utilisent des sources d'énergie renouvelables ;
• Un taux de rénovation annuel doublé pour les bâtiments existants ;
• Une augmentation significative de l'utilisation des sources d'énergie renouvelables dans le secteur du bâtiment ;
• Une exigence pour les nouvelles constructions et les rénovations importantes de produire de manière renouvelable une part de l’électricité qui y sera consommée ;
• Des tarifs de rachat équitables et uniformes pour les propriétaires qui injectent de l'électricité solaire dans le réseau.

La mobilité est très importante pour les individus, car elle est synonyme de liberté personnelle. Toutefois, les émissions de gaz à effet de serre générées par les transports en Suisse sont responsables d'environ 32 % des émissions totales. Il est donc essentiel de développer une mobilité respectueuse du climat. Certaines régions de Suisse souffrent d'un manque de transports en commun, forçant les habitants à se déplacer en voiture, souvent seuls. Pour remédier à cette situation, il est important de promouvoir et de développer les transports en commun pour répondre aux besoins de tous, qu'il s'agisse de courts ou de longs trajets. Ainsi, les Jeunes du Centre Suisse demandent :

• Une promotion et un développement renforcé du réseau de transports publics durables ;
• l'introduction d'une offre de transports publics à prix fortement réduit pour les moins de 25 ans et les étudiants dans toutes les régions de Suisse ;
• Une amélioration globale de la qualité des transports publics, y compris des ajustements d'horaires et des liaisons directes entre agglomérations pour une meilleure efficacité durant les heures de pointe ;
• Le développement d'une infrastructure de transport favorisant les modes de déplacement doux tels que la marche et le vélo ;
• Un soutien accru au transport ferroviaire transfrontalier de passagers ;
• Une forte augmentation de la part de véhicules neufs électriques ;
• Le développement généralisé des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques dans les zones qui ne sont pas encore couvertes, grâce à des mesures incitatives financières et fiscales ;
• Des incitations au recyclage des matériaux utilisés pour l'électromobilité ;
• De meilleures connexions entre les différents modes de transport ;
• Une plus grande utilisation de la tarification de la mobilité entre les différents modes de transport, en prenant en compte les aspects sociaux ;
• La prise en compte de la situation particulière des régions rurales en matière de mobilité ;
• Une facilitation de la réalisation de liaisons câblées plaine montagnes et leur intégration dans le réseau de transports publics.

Une alimentation respectueuse du climat nécessite la collaboration des exploitations agricoles, du commerce de détail et des consommateurs. Il est nécessaire de considérer une vision globale et de mettre en place différentes mesures pour passer à une agriculture et une alimentation responsables. Cela implique la suppression des incitations négatives pour les produits nuisibles au climat, l'internalisation des coûts externes, la promotion des produits et pratiques respectueux du climat ainsi que la réduction du gaspillage alimentaire. Pour atteindre les objectifs mentionnés, la Suisse doit s'efforcer de mettre en place une agriculture durable, basée sur les trois principes du développement durable : économiquement viable, socialement équitable et écologiquement saine. Ainsi, les Jeunes du Centre Suisse demandent :

• Une adaptation du système des paiements directs pour encourager davantage une agriculture respectueuse des ressources et du climat ;
• La promotion d'une agriculture adaptée aux conditions locales pour une production alimentaire plus durable et respectueuse de l'environnement ;
• Des mesures supplémentaires pour réduire le gaspillage alimentaire et minimiser l'impact environnemental de la production alimentaire ;
• La promotion d'une consommation alimentaire locale et plus respectueuse du climat;
• Une réduction de l'impact climatique des importations d'aliments pour animaux en encourageant une production locale et durable de fourrage et d'aliments pour animaux ;
• Une utilisation efficace, ciblée et économe des engrais, des pesticides et de l'irrigation pour minimiser les effets négatifs sur l'environnement et la santé humaine ;
• Un accompagnement adapté des exploitations agricoles pour faciliter la transition vers une agriculture durable et respectueuse de l'environnement.

En Suisse, l'industrie est responsable de 25% des émissions de gaz à effet de serre, ce qui nécessite une transition vers une économie circulaire. Cependant, l'industrie, le recyclage des déchets et l'agriculture continueront probablement de produire des émissions de gaz à effet de serre après 2050. Pour compenser ces émissions résiduelles, des technologies à émissions négatives et de stockage doivent être développées et utilisées rapidement. Ainsi, les Jeunes du Centre Suisse demandent :

• Le renforcement de la promotion de l'économie circulaire passe notamment par la création de bases juridiques appropriées ;
• Une promotion accrue du développement et de l'utilisation de technologies à émissions négatives et de stockage ;
• La promotion du captage et du stockage du carbone dans les industries à forte émission où les émissions de CO2 sont inévitables ;
• L'examen des capacités disponibles pour le stockage de CO2 approprié et durable en Suisse et à l'étranger, en prenant en compte les aspects environnementaux, économiques et sociaux.

Les décisions de financement et d'investissement prises sur les marchés financiers ont un impact sur le climat et l'environnement. Les investissements actuels dans l'approvisionnement énergétique, par exemple, déterminent la quantité de gaz à effet de serre qui sera émise à l'avenir. C'est pourquoi la place financière suisse a un rôle crucial à jouer dans la réalisation de l'objectif zéro émission nette. Au lieu de continuer à investir dans des technologies obsolètes utilisant des énergies fossiles, les fonds doivent être alloués au développement des énergies renouvelables, de l'économie circulaire, de l'agriculture respectueuse du climat et d'autres secteurs économiques durables. Ainsi, les Jeunes du Centre Suisse demandent :

• Une meilleure prise en compte de l'impact climatique et environnemental des décisions de financement et d'investissement de la place financière suisse ;
• Des plans d'action et des normes pour la décarbonation des flux financiers ;
• Une plus grande transparence de la place financière suisse en ce qui concerne les projets liés à l'énergie et au climat ;
• Des plans obligatoires pour les investissements publics (comme l'AVS, les caisses de pension, les assurances, la Banque nationale suisse) avec des normes minimales spécifiques liées au climat et des exigences de transparence pour les investissements réalisés.

Outre la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l'adaptation au changement climatique gagne en importance. Des mesures visant à renforcer la capacité d'adaptation de la société, de l'économie et de l'environnement doivent être décidées et mises en œuvre. Il est également crucial de préserver la biodiversité, car une biodiversité riche et des écosystèmes sains peuvent contribuer à protéger le climat et à lutter contre les effets du changement climatique. Ainsi, les Jeunes du Centre Suisse demandent :

• Une sensibilisation accrue des cantons, des régions et des communes à l'adaptation au changement climatique ;
• La mise à disposition de moyens financiers suffisants pour l'adaptation au changement climatique, en particulier dans les régions les plus touchées, comme les régions de montagne;
• Davantage d'investissements dans les infrastructures vertes ;
• Une augmentation de la proportion d'espaces verts et de surfaces non imperméabilisées grâce à des objectifs appropriés à tous les niveaux de l'aménagement du territoire ;
• Une meilleure coordination des différentes mesures de promotion de la biodiversité ainsi qu'un meilleur entretien des mesures d'infrastructure telles que les corridors à faune ;
• Une mise en œuvre rapide et cohérente du nouvel accord de Montréal sur la protection de la nature.